Mais son histoire au Canada tel que nous l’a raconté Philippe d’Amboise, est mieux connue.

Arrivé en 1685, il s’engage comme volontaire dans une armée privée, celle d’Iberville qui lui a permis de s’enrichir comme le prouve un testament qu’il fit en 1690, avant une mission dangereuse et dont voici un extrait

«  Par devant Gilles Rageot, notaire gardenottes du roi en la prevosté de Québec, en la Nouvelle France, fut présent Barthélémy Bergeron, volontaire, demeurant en cette ville, en bonne santé de corps, sain de mémoire, ayant bon et ferme propos, ainsi qu’il est apparu au dit notaire par l’inspection de sa personne, parole et gestes. Comme il est prêt à faire voyage très risqué pour aller aux anglais et qu’il n’est pas sûr d’en revenir, a fait dicter son testament, comme un bon chrétien et catholique doit faire et recommande son âme à Dieu le Créateur : Père, Fils et Saint-Esprit, à la glorieuse Vierge Marie , à Saint-Michel, ange et archange, à son bon ange gardien, à saint Barthélémy son patron et à toutes les saints et saintes du Paradis.

Je donne à Pierre Lezau, maître de barque, 300 livres, pour la bonne amitié, que j’aie pour lui.

De même je donne aux pauvres de l’hôpital de cette ville une somme de 300 livres à prendre sur la somme globale de 1150 livres remise à Pierre Lezeau pour exécuter mes diverses donations et notamment pour faire prier Dieu pour le repos de mon âme. ».Cette somme de 1150 livres était assez importante. A titre de comparaison, un bœuf , à la même époque, en Touraine, était vendu 100 livres .

Comme Barthélémy Bergeron revint vivant de son expédition, il put ainsi récupérer son argent ,

Par la suite, il est nommé dans différents documents "Barthélémy Bergeron Dit D'Amboise". À l'époque, on aurait pu croire que cela indiquait simplement un attachement à son lieu d'origine, mais tout au long de sa vie il est en présence de nobles. Il quitte l'armée et s'installe en Acadie, rien n'est très clair à cette époque, certains présument qu'il serait un peu corsaire et donne la vie dure au Anglais avec son navire. Il sera emprisonné à quelque reprise à Boston et libéré dans des échanges de prisonniers.

À cette époque, il y a beaucoup d'escarmouches avec les Anglais jusqu'à la déportation (le grand bouleversement) des Acadiens en 1755 et après. Malheureusement beaucoup de documents sont brûlés avec les villages contenant les actes de naissances, de mariages et de décès. 

On sait que certains des enfants de Barthélemy ont dirigé (été 1763) un groupe de gens à travers les bois du Nouveau-Brunswick jusqu'au secteur de Rivière du Loup (Cacouna) au sud du fleuve St Laurent pour échapper au grand bouleversement. L'été suivant une partie du groupe a remonté le fleuve pour s'installer entre Québec et Montréal. De ce groupe, la lignée de Barthélemy a gardé le nom de Bergeron, Pour les autres ils ont décidé de rester dans le secteur de Rivière du Loup et de la Gaspésie et ont utilisé surtout le nom de D'Amboise, mais changeant à l'occasion pour Bergeron ou Bergeron dit D'Amboise et cela au gré du vent, car on n'a pas d'explications. Depuis 5 à 6 générations pour cette branche, le Bergeron à complètement disparu pour ne garder que D'Amboise.